Le sens de la maladie et la reprogrammation cellulaire

Article de la revue "Science de la Conscience" 3

L’être humain est un système ouvert, selon la terminologie employée par Ilya Prigogine, Prix Nobel de Physique : il échange continuellement des informations avec le monde dans lequel il vit et dont il se nourrit. Il en absorbe l’ordre et le stocke dans ses noyaux cellulaires. La maladie peut alors être considérée comme un désordre par perte ou blocage d’information. Pour accéder au sens de ce désordre, il faut intégrer les différents niveaux de fonctionnement de la conscience et ses rapports avec le monde dans lequel elle évolue. Pour ce faire, il faut pouvoir dialoguer avec le corps, l’ordinateur cellulaire, sans perturber par des méthodes brutales l’équilibre intérieur déjà fragile. Le fil conducteur, l’outil du dialogue, peut être la prise des pouls. Le Dr Paul Nogier, pionner en France de l’auriculo-médecine, a montré que le corps réagit à toute information présentée au contact de la peau ou à distance par un signal automatique de rebond vasculaire perceptible au pouls. Il y a donc relation entre l’organisme et l’information présentée, qu’elle soit chimique, hormonale, une couleur, un métal ou même un symbole... L’onde électromagnétique ou l’onde de forme émise par le signal est reconnue instantanément, décodée, analysée et confrontée à la mémoire disponible dans l’ordinateur cellulaire. La réponse quasi immédiate au pouls décrit les possibilités d’adaptation et de réponse de la personne et une réaction perturbée au pouls indique un problème à explorer. Les différents pouls palpés sur les artères radiales et cubitales des deux poignets permettent d’entrer en contact avec quatre champs d’expériences de la conscience :

• Pouls cubital gauche : relation avec le Soi et ses valeurs, but et sens de l’existence.

• Pouls radial gauche : champ mental et croyances, rôles et objectifs matériels.

• Pouls radial droit : vie émotionnelle, relationnelle et affective, travail.

• Pouls cubital droit : relation avec le corps, la Terre, la vie, cohésion intérieure et mémoire profonde.

L’expérience clinique m’a montré une relation étroite entre le côté gauche du corps et l’influence maternelle, entre le côté droit et le soutien paternel. Par l’étude des pouls de la main gauche, on explore la perception, la construction de soi, l’identité, la sphère mentale, l’accès au monde intérieur. C’est la sphère lunaire de l’éveil, de l’intelligence, de la conscience de soi, qui se traduit par une lumière psychique, une vivacité du regard. Cette influence est incontournable : c’est l’empreinte de la matrice.

Pendant la grossesse, l’enfant est baigné par les humeurs et les pensées de sa mère. Elles s’impriment dans ses cellules, dans les rythmes de ses liquides, dans les “câblages” de son système nerveux. La mère est à la fois autour et au-dessus de l’enfant, reflétant la dynamique centripète du pôle neurosensoriel. Ainsi, chez un enfant présentant des troubles patents d’organisation et de structuration (atteinte précoce des organes des sens), il peut être intéressant de sonder la relation avec la mère et les conflits sous-jacents. Une mère possessive ou autoritaire à l’excès “couvre” l’enfant et peut l’éteindre temporairement. Le côté droit du corps exprime plutôt le rayonnement vital et psychique, la relation au monde extérieur, le bien-être corporel. Les pouls de la main droite reflètent la spontanéité, l’expression de soi, la créativité. Ces aspects solaires émergent du courant de vie que l’enfant prend par les pieds en se redressant et qui, offert par la Terre, réchauffe le ventre, nourrit les reins et le plexus solaire. Il permet l’expression de soi dans un conflit, pousse à l’action et au combat s’il est excessif, insuffisamment guidé par la lumière psychique du pôle neurosensoriel. Ainsi la chaleur (physique et psychique) va du ventre à la rencontre de la lumière d’en haut. Les deux courants s’interpénètrent continuellement, du haut vers le bas et du bas vers le haut, comme une étreinte constante du Père et de la Mère pour faire naître l’Enfant, la conscience déployée et harmonisée aux deux pôles. La proportion de chaque courant varie selon les individus et selon les parties du corps. La tête, sphère de la conscience d’éveil, a une vitalité très réduite : les cellules nerveuses ne se renouvellent pas ou très lentement, la moindre inflammation perturbe toute la zone (migraine, sinusite, otite). A l’inverse, la conscience est peu présente aux viscères mais force et chaleur s’y déploient fortement. Représentation du père qui vient à la rencontre de l’enfant du dehors, la mère étant perçue comme les limites extérieures du corps de l’enfant. Le père est responsable de ce soutien par le bas : l’image du père faible ou absent se traduit chez l’enfant par une perturbation ou un blocage du courant de vie, de la prise de terre. Avec ses conséquences évidentes : manque d’énergie et de vitalité, de confiance et de stabilité, peur du conflit ; ou impulsivité, violence et irritabilité pour mesurer par réaction la force qu’il n’a pas reçue.

Dans une maison, la prise de terre protège des sautes de courant (d’humeur) et des coups de foudre (sidération psychique par un choc) en évacuant vers le sol l’excédent d’énergie qui échauffe les circuits. Avoir une bonne prise de terre, c’est intégrer les stress sans “disjoncter”. Confiance envers la vie qui coule en nous et non pas raideur pour avancer avec la charge sur les épaules. C’est par le pouls correspondant aux énergies de l’ancrage en terre que montent à la conscience les archaïsmes les plus profonds : tendances morbides familiales, problèmes de vie intra-utérine, carences affectives précoces, mémoires ethniques, souvenirs d’un passé lointain.

Si l’ouverture à la vie est bonne, gage d’une bonne relation au père ou d’un travail actif de pacification réalisé à l’âge adulte, ces mémoires se libèrent comme un fruit mûr tombe de l’arbre. Si un verrouillage profond existe au niveau d’un chakra majeur, l’entrave à la libre circulation de l’énergie de vie provoque l’émergence d’une maladie.

L’axe vertical des pouls cubitaux est le champ de résolution de la dualité corps / esprit (objectivité) ; l’axe horizontal des pouls radiaux, celui de la dualité mental / amour (subjectivité). Ces deux axes sont en constante interaction, l’évolution se portant tantôt dans une direction, tantôt dans l’autre, selon des séquences particulières. Il reste que le champ le plus perturbé dans la grande majorité des cas est le champ émotionnel. La vie affective - attachements, comportements hérités, vie professionnelle et créative - conditionne l’essentiel des perturbations qui nous affligent. Le bilan de départ montre l’état global de la personne, son ouverture, son organisation intérieure : un axe vertical avec les pouls cubitaux, un axe horizontal avec les pouls radiaux. Par ses réponses aux questions posées (tests), l’organisme indique par quel pouls (plan ou corps) commencer, quels sont les éléments importants et accessoires et dans quel ordre traiter. Puis on change de pouls pour vérifier la mobilité intérieure et le transfert d’informations entre les niveaux, jusqu’à obtention d’un déploiement complet de tous les paramètres de mesure dans les quatre pouls. L’être est alors centré, ouvert, ses niveaux sont interconnectés. Il entre dans un mouvement d’oscillation globale qui peut durer de quelques jours à plusieurs semaines et aboutit à un autre équilibre, en principe meilleur, sur lequel il faudra à nouveau travailler. L’intervalle entre les séances varie selon l’état de la personne, l’urgence et la profondeur des troubles, leur ancienneté, les possibilités de conscience du patient, celles du thérapeute, la précision de ses outils, sa cohérence. Mais le disque dur de notre ordinateur a d’immenses ressources : dans l’ADN de nos cellules, 5 à 10 % de gènes sont impliqués dans le fonctionnement du corps et plus de 90 % restent hors de notre compréhension rationnelle. Avec les clés appropriées, nous pouvons approcher de notre être profond, vivre des transformations radicales et faire l’expérience de l’unité d’axes, où tout est simple.

Connaître cet état quelques semaines permet de remplacer, dans le disque dur cellulaire, l’image de soi ancienne par une autre plus conforme à notre perception du Soi. Les crises ultérieures sont alors vécues avec un regard plus serein. Car il n’y a pas de changement profond dans une maladie grave - cancer, maladie auto-immune, SIDA, dépression - sans accès au sens. Le sens est porteur d’ordre. Il rassure, donne une direction et permet d’accepter l’épreuve comme un apprentissage nécessaire de soi-même. En reprenant la responsabilité de sa vie, on augmente sa cohérence, sa confiance et on peut faire disparaître à la fois la tendance à la maladie et le besoin du thérapeute, ce qui est le but réel de toute thérapie.

Dr. Guy Londechamp

Pour deux inconnues